Cela étant, si la forme des marchés actions a évolué, et en dépit des turbulences, nous sommes loin d’un marché baissier. On parle généralement de marché baissier lorsqu’une large gamme d’indices enregistrent une chute de 20% ou plus par rapport à leurs sommets les plus récents. Au moment de la rédaction de cet article, l’indice FTSE 100 s’établissait à 7.560, soit une baisse de seulement 1,5% par rapport à son plus haut d’avant la pandémie, en janvier 2020 (7.674). Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 ressortait pour sa part à 4.455, soit un recul de 6,5% par rapport à son plus haut de fin décembre (4.766). Nous sommes loin d’un marché baissier.
Investisseurs actifs, nous ne craignons pas la volatilité. Au contraire, nous sommes bien placés pour résister aux chocs à court terme sur les marchés et profiter des tendances de long terme. La volatilité peut être source d’opportunités et permettre d’exploiter les divergences des valorisations, de dénicher des pépites cachées ou de renforcer les positions existantes au moment opportun.
Les stratégies alternatives ne nous inspirent pas confiance. Le « market timing », par exemple, porte rarement ses fruits et liquider ses positions en période de volatilité peut être une erreur. Historiquement, certaines des fluctuations et des pertes les plus marquées à court terme ont été suivies de périodes de vif rebond des marchés (figure 1).
Figure 1 : Une approche de long terme plutôt qu’une stratégie de « market timing »
Les marchés ont connu au fil du temps beaucoup de fortes fluctuations, à la hausse comme à la baisse. Mais pour les investisseurs qui s’engagent sur le long terme, les retombées sont très bénéfiques. Ainsi, bien que l’indice S&P 500 affiche une performance moyenne de l’ordre de 10%, ses performances peuvent fortement varier d’une année sur l’autre (figure 2).
Figure 2 : Performances annuelles du S&P 500, 1er janvier 1928 – 31 décembre 2021
Source : Columbia Management Investment Advisers, LLC et FactSet, février 2022
Les investisseurs à long terme savent que ce qui semble être une urgence à court terme peut ne plus avoir la même importance quelques années plus tard, d’où l’intérêt d’un style d’investissement « à l’ancienne » dans le contexte actuel de forte volatilité.
Cela étant, nous aimerions voir apparaître des signes de stabilité. Nous continuons de penser, en dépit des récentes déclarations de la Réserve fédérale américaine et des chiffres plus élevés que prévu de l’inflation publiés dans certains pays développés, que les tendances structurelles actuellement à l’oeuvre et le retour à la normale – à savoir la reconstruction des chaînes d’approvisionnement – freineront l’inflation.
Quant à la Fed, les futures hausses des taux d’intérêt ne font plus aucun doute, mais la question est de savoir quelle sera l’ampleur du resserrement monétaire. Deux possibilités s’offrent à la Fed : une approche mesurée ou un durcissement plus marqué (figure 3). La voie qu’elle choisira dépendra en grande partie de l’évaluation qu’elle fera des risques d’inflation et de la vigueur des chiffres de l’emploi. Le marché table aujourd’hui sur un certain resserrement, mais bien que le niveau durablement élevé de l’inflation ait renforcé la perspective d’un tour de vis plus marqué, l’inflation reculera sans doute dans le courant de l’année, ce qui remettra en cause la perception actuelle.
Figure 3 : Les deux scénarios les plus probables de hausses de taux de la Fed cette année
La forme du marché
Les valeurs décotées cycliques se sont redressées lorsque les marchés et les économies ont commencé à rouvrir entre les confinements liés à la pandémie, et l’évolution de la courbe des taux a donné lieu depuis à un tableau plus nuancé de facteurs qui orientent le marché. En règle générale, les rotations marquées en faveur des valeurs de moindre qualité se produisent lorsque le sentiment du marché change, mais de par notre approche, nous ne nous laissons pas distraire par les rotations à court terme en faveur de tel ou tel style. Historiquement, lorsque le sentiment devient négatif, le style « value » a tendance à prendre de l’avance, mais les valeurs de qualité rattrapent vite leur retard.
Par ailleurs, l’expérience est importante. Les rotations de style n’ont rien de nouveau. Dans la plupart des cycles d’investissement, les valeurs de qualité, les valeurs de croissance et les titres « value » ont tous, à un moment ou un autre, la faveur des investisseurs, lesquels privilégient un style au détriment d’un autre en fonction de leurs performances relatives ou de leurs perspectives.
Nous pensons que l’environnement, en 2022, sera favorable au type d’investissements que Columbia Threadneedle Investments recherche généralement, à savoir les actifs à long terme et les entreprises de croissance durable qui ne cessent de progresser dès lors qu’elles présentent toutes les caractéristiques que nous recherchons : des performances durables découlant d’un important garde-fou, de solides références sur le front de l’ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, et un avantage concurrentiel inscrit dans la durée. Nous sommes disposés à prendre des risques au sein de nos portefeuilles, à condition que ceux-ci soient maîtrisés.
Par ailleurs, même si les titres value paraissent intéressants à un moment donné, nous devons, en tant qu’investisseurs, être en mesure d’éviter les valeurs pièges. Par conséquent, bien que le risque politique ait augmenté (sous l’effet principalement des tensions entre la Russie et l’Ukraine), nous préférons l’approche consistant à privilégier les entreprises de qualité qui sont capables de générer durablement un rendement des capitaux propres élevé et une croissance bénéficiaire satisfaisante.
En tant que gérants actifs, nous sommes idéalement placés pour faire face à ce monde qui change. Notre expertise, notre culture de la collaboration et l’accent que nous plaçons sur l’intensité de la recherche nous permettent de continuer à générer de belles performances sur le long terme. Nous maintiendrons ce cap en 2022.