Richard Colwell fait un parallèle entre la gestion d’une équipe de football et la gestion d’un portefeuille d’actions. Et les similitudes entre ces deux mondes sont multiples.
Faire confiance au processus « J’ai remporté 21 titres en 7 ans, soit 3 par an en jouant de cette façon. Désolé, les gars : Je ne vais pas en changer. »3 Voilà ce qu’a déclaré l’entraîneur de Manchester City Pep Guardiola en octobre 2016 pour se défendre face aux critiques après une série de cinq matchs sans victoire. Il a terminé cette saison-là sans le moindre trophée, une première dans sa carrière d’entraîneur. Depuis lors, il a remporté quatre titres de Premier League, une FA Cup et quatre League Cups.
De même, nous sommes des investisseurs armés de convictions, adeptes de la sélection de titres bottom-up. Nous analysons les entreprises sous différents angles. Nous essayons de les comprendre parfaitement en échangeant fréquemment avec leurs dirigeants pour identifier des entreprises robustes. Nous ne prêtons pas particulièrement attention à la conjoncture économique, à la politique monétaire ou à l’actualité politique : nous avons bon espoir que notre analyse des fondamentaux et les belles entreprises dans lesquelles nous investissons nous permettront de réussir sur le long terme.
Une approche sans contrainte Andrew Robertson a joué comme défenseur chez les Queens Park Rangers et à Dundee United en Ecosse. Il jouait à Hull City, un club alors en difficulté, lorsque Liverpool a obtenu son transfert pour 8 millions de livres sterling4. Depuis lors, il est devenu l’un des meilleurs défenseurs au monde et sa valeur de marché flirte aujourd’hui avec les 60 millions de livres sterling5. Voilà où je veux en venir : il ne faut pas hésiter à sonder les segments négligés du marché pour trouver des pépites sous-évaluées ou cachées à un prix intéressant. Nous menons nos propres recherches et analyses et dénichons de très belles entreprises là où d’autres passent sans jeter le moindre coup oeil.
Le souci du long terme S’il y a bien un club qui pèche par court-termisme et impatience, c’est Chelsea. Romelu Lukaku, Mohamed Salah, Kevin De Bruyne, Declan Rice et Tammy Abraham : on pourrait aligner une équipe brillante avec les joueurs dont ce club s’est débarrassé car ils n’ont pas immédiatement prouvé sur le terrain. Nous investissons dans les entreprises à long terme. Nous savons que pour réaliser la valeur d’un pari contrarien, il faut parfois plusieurs années mais nous avons le souci du long terme et en moyenne, les titres figurant dans nos portefeuilles y restent longtemps.
4-4-2 Ce dispositif tactique n’est guère prisé dans le football moderne – même si de nombreuses équipes jouent selon l’une de ses variantes – mais il est judicieux pour la construction de portefeuille. Les positions de notre portefeuille appartiennent à trois catégories distinctes :
Défenseurs (Positions défensives) 40%
Des entreprises solides et peu risquées qui constituent de meilleures affaires au travers des cycles que d’autres entreprises aux qualités défensives similaires
Milieux (Risque moyen) 40%
Un large éventail d’entreprises, y compris des entreprises cycliques avec de solides positions stratégiques
Attaquants (Risque plus élevé) 20%
Des entreprises qui présentent un levier opérationnel et/ou financier significatif, en cours de redressement ou aux premiers stades de leur cycle
Ne pas se soucier des choses sur lesquelles nous n’avons aucune emprise Le football fait beaucoup parler de lui, avec une machine médiatique qui produit en permanence d’innombrables articles, réflexions, programmes et podcasts. Il en va de même avec l’économie et les perspectives macroéconomiques, le Brexit, le Covid-19, la crise du coût de la vie… autant de choses qui échappent au contrôle des investisseurs. Nous tentons de faire abstraction de la pollution sonore et de nous concentrer sur nos convictions fondamentales, nos recherches, notre processus et le long terme.