La crise sanitaire a des répercussions évidentes sur les flux de trésorerie des entreprises et, partant, sur la capacité qu’ont celles-ci à faire remonter des liquidités vers l’actionnaire (entendez : à lui payer des dividendes).
Ce n’est pas la première fois, depuis sa mise sur le marché, que Threadneedle Global Equity Income assiste à un recul généralisé des paiements de dividendes. Pendant la crise financière, ils avaient chuté d’une vingtaine de pour cent.
Lorsque leurs flux de trésorerie sont affectés, les entreprises sont tout simplement incapables de s’acquitter des dividendes, et n’ont d’ailleurs pas à le faire. À l’heure actuelle, les équipes de direction du monde entier s’interrogent sur l’opportunité de maintenir ou, au contraire, de réduire, voire de suspendre, le paiement des dividendes ordinaires.
Au Royaume-Uni, plus de 140 entreprises ont d’ores et déjà annoncé leur décision de sabrer dans le dividende1. I. Aux États-Unis, le marché des contrats à terme pronostique une chute de plus de 25 % des dividendes payés par les composantes du S&P 500 cette année2. Le tableau est identique partout dans le monde, sauf peut-être, pour l’instant, en Asie.
Le mois dernier, certains États ont même limité les dividendes que les banques et, plus récemment, les compagnies d’assurance, sont autorisées à distribuer. Les entreprises qui ont bénéficié d’un soutien – en se voyant par exemple accorder de faire appel à l’argent du contribuable pour payer leur personnel en chômage temporaire – sont priées de suspendre les paiements de dividendes, de même que toute autre forme de retour sur capital.
Pour nous, investisseur en quête de revenu, la situation est évidemment une source d’inquiétude, mais il va de soi que nous approuvons pleinement ces mesures : l’affectation judicieuse du capital compte parmi les critères qualitatifs de la rémunération de l’actionnaire. C’est la raison pour laquelle nous considérons que les équipes de direction prudentes, qui préservent leur trésorerie, même si elles ont les moyens de payer des dividendes, mènent, dans ce contexte opérationnel incertain, une politique d’affectation pertinente.
Mieux vaut être moins généreux maintenant, pour sortir de l’ornière en étant bien placé, que l’inverse.
Quelle est l’incidence de la situation sur les rendements ?
Notre politique consiste à privilégier une exposition équilibrée aux différentes sources de rendement, de manière à conserver un profil de revenu stable au fil des cycles du marché. Nous investissons dans les différentes sources de revenus, comme les « compounders », c’est-à-dire des titres affichant une croissance régulière et générant des flux de trésorerie substantiels, les actions cycliques, les actions de croissance et les titres adossés à des actifs, ce qui nous permet de ne pas dépendre d’un seul secteur ou d’une seule région.
En début d’année, nous avons diminué notre exposition aux actions cycliques au profit des compounders. Nous avons pour ce faire étoffé nos positions dans les ressources de base et les soins de santé au détriment – bien avant la dégringolade des prix du pétrole, en mars – des entreprises énergétiques (nous nous sommes d’ailleurs entièrement défaits d’Occidental Petroleum, dont le dividende avait chuté de 86 %).
Nous avons également allégé notre exposition au secteur financier, dont les dividendes sont visés par les restrictions.
Qu’est-ce que cela implique pour votre rendement?
Après avoir soigneusement vérifié le caractère durable des flux de trésorerie, l’état du bilan et la trésorerie disponible de chacune de nos positions, nous sommes en mesure de rassurer l’investisseur à propos de notre portefeuille et de sa capacité à générer un rendement attrayant pour lui. Compte tenu de la stratégie menée aujourd’hui, les perspectives de rendement à 12 mois s’établissent à 4,6 %, contre 2,8 % pour l’indice MSCI ACWII3.
Ce chiffre inclut d’ores et déjà les estimations revues à la baisse. Qu’en serait-il s’il nous fallait exclure, en les ramenant à zéro, tous les dividendes payés par les banques et les compagnies d’assurance4,Dans ce cas, le rendement prévisionnel tomberait à 4,1 %5. hors repositionnement du portefeuille. Si nous réaffections les capitaux ailleurs, sur le marché élargi, il s’élèverait à 4,3 %6.
Pour obtenir la version complète de cet article, qui se penche également sur les effets de la situation sur la sélection des actions et sur l’accent actuellement privilégié, veuillez cliquer ici..